Le grand transfert de richesse : révolution ou féodalité 2.0 ?

Le « Great Wealth Transfer » n’est pas un simple fait divers économique : il s’agit du plus vaste passage de fortune jamais observé dans l’histoire, susceptible de transformer en profondeur nos sociétés.



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Introduction

À l’heure où les boomer·s – ces enfants de la prospérité d’après-guerre – atteignent l’âge du grand passage, un flot de capitaux immobilier et financier va irriguer (ou assécher davantage) les générations suivantes. Mais ce phénomène, loin d’être neutre, soulève de brulantes questions sociales, économiques et philosophiques.


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    I. Origines et ampleur du phénomène La génération des baby-boomers : un cas unique

Nés entre 1945 et 1967, les baby-boomers représentent une génération charnière. Ils ont bénéficié d’une croissance sans précédent, de la construction massive de patrimoines immobiliers, de la démocratisation de la propriété et d’un système social protecteur. Leur fortune actuelle résulte de décennies d’accumulation et d’une valorisation historique des actifs (immobilier, actions, entreprises familiales).
Chiffres vertigineux Monde : Plus de 124 000 milliards de dollars devraient être transmis aux héritiers d’ici 2048. 
  France : Près de 7 000 milliards d’euros attendus sur les 15 prochaines années.
  Inégalités : En France, 10 % des ménages détiennent plus de la moitié du patrimoine national. 

Ce contexte quantitatif prépare le terrain pour des mutations profondes, mais aussi des crispations inédites.

 
  II. Qui hérite, et à quel prix ? La société des héritiers

Contrairement au mythe d’une redistribution équitable, ce transfert profite essentiellement à une minorité : les familles déjà les plus aisées. Plus de la moitié des jeunes Français n’auront jamais d’héritage substantiel. Pour ceux qui reçoivent, l’âge moyen de la transmission tourne autour de 60 ans : trop tard pour aider à acheter un premier logement, se lancer dans l’entrepreneuriat ou financer l’arrivée d’enfants.
Effet sur la méritocratie et la mobilité sociale

La richesse héritée pèse de plus en plus face au travail ou à l’éducation. Résultat : affaiblissement de la méritocratie, reproduction des privilèges, découragement de l’effort individuel. Face à la hausse des prix de l’immobilier et à la faible revalorisation du salaire, la naissance dans « la bonne famille » devient le principal levier d’ascension sociale, voire le seul.

 
  III. Conséquences économiques et financières Marchés financiers : mutation des équilibres

L’incertitude sur la gestion de cet héritage massif inquiète : émergence des family offices, montée en puissance des investissements alternatifs (private equity, cryptomonnaie, ESG). Les banques traditionnelles perdent leur place centrale au profit d’acteurs plus flexibles et sophistiqués. La concurrence pour capter la manne des boomers s’intensifie.
Le rôle de l’État : fiscalité et redistribution

L’impôt sur la succession : seul vrai outil de régulation ? Son acceptation sociale reste fragile – accusé de « punir » la transmission familiale, il suscite polémiques et résistance politique. Pourtant, il pourrait générer d’importantes recettes fiscales (nécessaires pour financer la transition démographique, sanitaire, écologique…). Reste à savoir comment sortir d’un tabou persistant, sans déclencher de révolte fiscale.

 
  IV. Inégalités et risque de « néo-féodalisme »

La structure de la société pourrait basculer vers un « néo-féodalisme » moderne. L’accès au patrimoine redevient déterminant ; la distinction entre héritiers et non-héritiers se creuse ; la cohésion sociale est menacée. La production, l’innovation, le dynamisme économique pourraient s’en trouver freinés. L’ascenseur social, déjà en panne, risque de tomber en ruine.

 
  V. Perspectives, débats et pistes de solutions Le débat de société : faut-il taxer davantage l’héritage ?

Entre vision « patrimoniale » (défendre le droit des familles à transmettre) et exigence d’équité (maintenir un minimum de mobilité sociale), le dilemme est ouvert. Plusieurs pistes sont débattues :
Redéfinir les seuils et les tranches d’imposition
 
Promouvoir les donations anticipées pour « fluidifier » le transfert
  Flécher une partie du produit fiscal vers l’éducation, le logement social, l’innovation
    Conclusion

Ce gigantesque transfert de richesse ne se limite pas à un simple réajustement des comptes bancaires entre générations. Il porte le risque profond d’un retour à une « féodalité 2.0 » : une société où l’origine familiale, et non plus le mérite ou l’effort, déterminerait la place de chacun. 

L’héritier d’aujourd’hui pourrait devenir le seigneur d’hier, tandis que les exclus de la transmission se verraient enfermés dans un nouveau servage social, condamnés à rester à l’écart de l’ascenseur social et de la création de richesse.

La France, et plus largement l’Occident, se trouvent donc devant un choix crucial : accepter ce recul vers une société de castes, ou se donner les moyens de réinventer la solidarité, de promouvoir la mobilité, et de redonner sens à la méritocratie. 

Le transfert de richesse en cours a valeur de test : serons-nous capables d’éviter le piège du passé pour bâtir une société juste, résiliente et moderne, ou laisserons-nous s’instaurer une nouvelle aristocratie héréditaire – cette féodalité 2.0 qui menace désormais nos démocraties ?

 

N.D.L.R 

 

Où l’on retrouve l’éternel problème :  l'abîme gigantesque entre  la multitude des pauvres et l'infime minorité des riches. 
 

Ce qui n'a rien d'étonnant, puisque l'actuelle minorité des riches l’est, la plupart du temps, grâce à l'héritage.
 

Dans le monde, la proportion des héritiers parmi les très riches est d’environ un tiers.

En France, c’est presque la moitié !

 


 

Sources

https://www.perplexity.ai/search/quel-est-le-pourcentage-des-he-g9q0nXmUSxGz8rC.xu1GQA?0=r


Je cite : 

« L’héritier d’aujourd’hui pourrait devenir le seigneur d’hier, tandis que les exclus de la transmission se verraient enfermés dans un nouveau servage social, condamnés à rester à l’écart de l’ascenseur social et de la création de richesse ».

Autrement dit, le retour de la féodalité 2.0 !

 Vu la tournure des évènements jusqu'à maintenant, je doute fort que la situation s’améliore à l’avenir …






 


Image : Replicate

Dimanche 21 Septembre 2025
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